Quoi faire de ses mains est la première difficulté en prise de parole en public. On a préparé un pitch, on se lève quand notre tour est venu, et voilà que cette problématique nous apparaît comme étant la principale. Comment je dois me tenir quand je parle pendant une réunion et qu’est-ce que je peux bien faire de mes mains ?
Cela revient à se poser cette question : quelle est la posture que doit avoir l’orateur ?
Vous êtes-vous déjà posé cette question en parlant avec des amis ou durant un repas de famille ? Non jamais, on ne se demande jamais ce qu’on doit faire avec ses mains quand la situation n’a pas d’enjeu et qu’on ne se sent pas jugé.
Le trac et le besoin de se montrer à la hauteur expliqueraient ce questionnement intérieur.
Y a-t-il une posture qui me donnerait davantage de charisme ? Si je mets mes mains de telle façon, est-ce que je vais faire plus sérieux et qu’on m’écoutera mieux ? S’affirmer, prendre sa place, voici l’enjeu que nous mettons dans nos prises de parole, nous entretenons nous-même leur caractère inconfortable voire effrayant. Et si on travaillait notre estime de soi, qu’on accepte de ne pas être le meilleur orateur du monde. C’est notre perception du monde qui nous entoure qui nous fait penser que nous devons toujours prouver davantage, mais est-ce que ceux qui nous écoutent, attendent réellement de nous, que nous leur prouvions quelque chose ?
Alors au lieu de se poser mille et une questions, si on avançait tel que nous sommes pour prendre la parole et l’assumer pleinement. Sans rentrer dans un rôle ni porter de masque, en étant juste soi. Ainsi nous serions juste connectés au message que nous venons transmettre et plus seulement dans l’attitude. Ainsi arriverait d’elle-même la congruence : je dis, je pense et je ressens la même chose que ce que mes mots disent et que ce que mon corps montre. Je prends du plaisir à être pleinement moi-même, je prends du recul face aux regards des autres, ils n’ont décelé aucune faille que je ne connaisse déjà. Je suis tel que je suis et je l’assume entièrement. Les pensées parasites s’évaporent, je suis dans l’instant présent. Mes mains accompagnent naturellement mon discours, je n’ai plus besoin d’y penser.
Oui, je le sais, il faut un sacré cheminement pour en arriver là. Il faut bien se connaître et s’accepter totalement, ce qui n’est pas une mince affaire. Mais on le peut en travaillant sur soi, en s’intéressant au développement personnel et en demandant l’aide d’un thérapeute s’il le faut pour avancer plus vite.
En attendant d’en arriver là, voici quelques conseils pour ne plus avoir à se poser la question de quoi faire de ses mains :
Ne les malaxez pas comme si vous vous laviez les mains, cela envoie un signal très clair sur le fait que vous n’êtes pas du tout à l’aise
Ne les posez pas sur vos hanches, une réunion ou une conférence n’est pas un défilé de mode.
Ne croisez rien : ni vos bras devant votre poitrine, ni en bas de votre dos, ni vos jambes. Restez dans l’ouverture.
Fixez vos mains à la hauteur de votre ceinture si vraiment vous êtes mal à l’aise et que vous ne savez pas quelle attitude avoir
Gardez vos bras et vos mains mobiles pour rendre fluides vos propos et garder l’attention de votre public
Vous pouvez aussi prendre la position du sachant : doigts écartés, paumes ouvertes l’une vers l’autre, le bout de chaque doigt est posé sur le même doigt de l’autre main, cela forme un triangle. Ce geste signifie inconsciemment à ceux qui vous écoutent que vous savez de quoi vous parlez, que vous détenez une expertise dans le domaine dont vous parlez.
Voici une petite vidéo qui va mieux vous expliquer cela :
Pour finir, détendez-vous avec ces détails de la prise de parole en public. Avec de l’entraînement et en appliquant les conseils que vous lisez ici, vous allez reprendre le contrôle, et dans quelques mois (ou beaucoup moins si vous me demandez de l’aide 😉), vous rirez de vous être posé autant de questions.